La loi Macron adoptée à coup d’article 49.3 qui permet à un gouvernement sans majorité de gouverner par décret a réduit nos droits à la retraite.
N’oublions tout de même pas que cette entreprise de démolition de ce pilier de notre protection sociale a débuté il y a plus de 30 ans sous Balladur et qu’elle s’est poursuivie avec détermination sous Sarkozy et Hollande.
64 ans est donc l’horizon d’une majorité de travailleuses et de travailleurs, quand ce n’est pas 66, 67 ou 68 ans pour celles et ceux qui ont eu des carrières hachées et aspire à une retraite à taux plein.
Comme dans bien d’autres domaines, nos gouvernants, fanatiques du néolibéralisme et du capitalisme le plus brutal, ont tué des droits et avec eux l’espoir dont ils étaient porteurs.
Dans ce paysage de désolation, il existe un échappatoire à cette mort à petit feu programmée par ceux qui imposent ce type de loi avec d’autant plus de violence qu’elle ne s’applique pas à eux. Il a un nom : la retraite progressive.
La retraite progressive qu’est-ce que c’est ?
Depuis le 1er septembre 2023, la retraite progressive est accessible pour les fonctionnaires des trois fonctions publiques.
La retraite progressive consiste pour l’agent public qui, à l’approche de la retraite, choisit de diminuer sa quotité de travail et d’exercer son activité à temps partiel, à cumuler sa rémunération avec une fraction de sa pension de retraite définitive.
Elle est ouverte à trois conditions :
- être à 2 ans ou moins de l’âge d’ouverture des droits (âge légal) applicable à l’agent ;
- disposer d’une durée d’assurance tous régimes de retraite égale à 150 trimestres au moins ;
- exercer son activité à temps partiel à titre exclusif.
Le temps partiel ouvrant à la retraite progressive est le temps partiel de droit commun de la fonction publique : temps partiel de droit (naissance, adoption, handicap etc…) ou le temps partiel sur autorisation (convenances personnelles).
Le montant de la pension partielle servie est égale à la quotité non travaillée. Par exemple, un agent occupant un emploi à 70 % perçoit une pension partielle égale à 30 % de sa pension théorique. Le montant de la pension partielle évolue en fonction de la quotité de travail, à la hausse ou à la baisse.
Comment ça marche ?
Le fonctionnaire de l’État adresse sa demande de retraite progressive au service des retraites de l’État six mois avant la date à laquelle il souhaite passer en retraite progressive. Dans le même temps, il adresse à son employeur une demande de temps partiel.
La pension partielle prend fin définitivement lorsque l’agent public est admis à la retraite ou lorsqu’il reprend une activité à temps plein. Lorsqu’il est admis à la retraite, sa pension définitive prend en compte les périodes travaillées en retraite progressive, notamment l’indice pour les fonctionnaires.
La retraite progressive ne remplacera pas la retraite à 60 ans à taux plein au prix de 37,5 années de cotisation que les capitalistes nous ont volée pour sécuriser leurs profits et pour laquelle SUD Éducation et plus largement Solidaires se battent toujours.
Mais nous aurions tort de nous en priver. Alors ne lâchons rien à ceux qui nous coûtent si cher et pour qui nous n’en faisons jamais assez !