Ni les enseignants ni les établissements ne sont responsables des carences du Ministère de l’Éducation Nationale en matière de remplacement !
Il fut un temps où il existait un corps spécifique de remplaçants-es, correctement pourvu dans l'ensemble des disciplines, dont la mission était bien définie : pallier à toutes les absences !
Or depuis dix ans, un choix politique a clairement détruit ce corps et généré la situation de crise actuelle :
- 2003
Plan de stabilisation en établissement des
TZR (titulaires sur zone de remplacement) par mesure de carte scolaire.
- 2004
Rupture du contrat moral sur les
bonifications mutations (20 points par an)
- 2005
Remplacements de courtes durée du ministre
de Robien
Ainsi , aujourd'hui la part des TZR est réduite à peau de chagrin : pour exemple, en EPS, en éducation musicale, en technologie, en arts plastiques, langues, philosophie, la baisse est encore plus forte. En mathématiques, la part des TZR est inférieure à 5% des effectifs ! De plus, la majorité des TZR sont affectés sur des postes à l'année dès la rentrée de septembre : comment assurer dans ces conditions les remplacements qu'ils soient de longue ou de courte durée ?
Les chefs d'établissement pour trouver du personnel sont obligés de faire appel à pôle emploi.
Le nombre de précaires non formés est en constante augmentation. Actuellement l'académie de Toulouse emploie 713 contractuels !
Nous souhaitons également dénoncer le dispositif de remplacement en interne au sein des établissements, fondé sur un volontariat paradoxal : il s'agirait d'inciter des enseignants-es, certains-es assurant déjà leur service complet, d'autres encore surchargés-es d'heures supplémentaires, de remplacer leur collègue sous le prétexte fallacieux d'une soi-disant continuité éducative mais avec pour seul argument réel celui du « travailler plus pour gagner plus »...
Nous tenons de plus à rappeler ici l'ensemble des droits acquis par les personnels enseignants-es, parfaitement connus et quantifiables par l'institution qui de toute évidence choisit de les ignorer :
- Droit à la formation continue : à savoir qu'aujourd'hui celui-ci relève moins de la liberté de choix de chacun-e que d'une obligation faite par l'institution aux agents.
- Droit de se soigner en cas de maladie.
- Droits
syndicaux : formations syndicales,
participation aux instances des organisations, soutien et assistance
aux
personnels.
- Droit de
grève
C’est
pourquoi, nous
insistons sur la nécessité de ne pas se tromper
de colère : la
responsabilité du remplacement des enseignants-es absents-es
est celle du ministère
de l’Education Nationale, qui poursuit encore
aujourd’hui une politique
libérale , uniquement fondée sur la
réduction du nombre
d’enseignants-es : de 2005 à 2012,
69 800 postes d’enseignants-es ont
été supprimés…
SUD Education Aveyron condamne
cette situation,
soutient l’ensemble des collègues et
s’associe aux parents
d’élèves contre
cette politique qui laisse
délibérément et tous les jours des
élèves sans
enseignant ou devant des professeurs non formés.