Le ministère veut nous imposer une vision libérale de la formation.
Nous
avons mieux à proposer !
Former les
enseignantEs à distance ? Tous
et toutes à vos ordinateurs ! C’est la nouvelle
recette miracle... Cela s’appelle
M@gistère et c’est
à la pointe du progrès
Peu à
peu, l’idée que l’on peut être
formé à distance
s’installe…Et si cela devenait aussi valable pour
la formation
de nos élèves ?
Et si on en profitait un peu pour
réfléchir à nos pratiques et
à notre formation ?
M@gistère, le nouveau plan
de formation arrive à
la rentrée 2014. Les maîtres mots de cette
réforme de la formation : liberté et
innovation. Les grands principes du ministère ! Si on gratte
un peu, on
découvre vite que liberté signifie liberté
dans un cadre imposé, le
cadre de l'école libérale et innovation
est une manière de former les
professeurs sans que cela ne coûte un centime de plus.
besoins qu'ils ont
fait pour leur
circonscription (exemple : Enseigner l'orthographe).
A la fin
l'enseignantE s'auto-évalue pour
mesurer l'efficacité de sa formation, il/elle valide ses
acquis (c'est ce que malheureusement
nombreux enseignantEs imposent à leurs propres
élèves). On est donc bien
l'école du libéralisme : celle qui
évalue, qui doit être efficace, celle qui
s'adapte en permanence aux prétendues
réalités du terrain, celle qui surveille
par le biais des nouvelles technologies l'activité de ses
Revendiquer
un droit à la
formation étendu, certes, mais quelle formation voulons-nous
? Voici des pistes
de réflexions sur les conditions d'une
formation vraiment émancipatrice,
pour les professeurs, et pour les élèves.
Pour cela, il
faudrait donc généraliser
l'accès des enseignantEs du premier et second
degré aux cours universitaires,
aux cycles de conférences proposés par diverses
institutions, et ce selon le
besoin qu'ils éprouvent de se « mettre
à jour » dans tel ou tel domaine. D'autre
part, la formation doit être personnalisée et
correspondre aux besoins des
enseignantEs dans la temporalité de leur choix. Par exemple,
pouvoir bénéficier
d'une formation sur le handicap le jour où l'on accueille
unE élève handicapéE
dans sa classe (et non trois ans avant ou trois ans
après...).
L'analyse des
pratiques devrait être un
des piliers de notre formation continue. C'est ce que
prétendent faire les IEN
et les IA, mais cela est insatisfaisant puisque d'une part trop
ponctuel et
d'autre part dans le cadre d'un rapport hiérarchique et non
d'un véritable
échange.
Seule la
co-observation, suivie et
analysée par une discussion entre les participants, une
co-observation entre
enseignantEs bienveillantEs et volontaires, peut nous amener
à analyser
véritablement nos pratiques pédagogiques. Au lieu
d’une vraie discussion construite,
M@gistère nous propose de laisser des «
commentaires » en ligne pour échanger
avec les autres enseignantEs, comme si cette pratique pouvait
N'attendons plus que le ministère nous
fasse l'aumône d'heures de formation qui ne correspondent pas
à nos besoins.