Rétablissement du jour de carence : la chasse aux « fainéants » !
Fausses économies ... et vrai cynisme !
Rétablir
le jour de carence pour les fonctionnaires comme l’a fait
Sarkozy
en 2012 puis comme Macron veut le faire cette année
après sa
suppression par Hollande en 2014, c’est donner des gages
à la main
droite de l’Etat. La main budgétaire, celle de
l’obsession des
comptes et de l’équilibre des bilans devient celle
qui prime sur
la main du social et de la bienveillance publique.
L’INSEE
(Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques)
s’est
posée la question des effets véritables de la
mesure sur les
comptes publics et relève que si le budget s’est
enrichi d’une
quarantaine de millions, ces économies ne sont
qu’apparentes et le
calcul est surtout politique. Si la fréquence des absences
de deux
jours a baissé du fait de la mesure, celle des absences
d’un jour
est stable. Il est probable que les salariés
s’arrangent pour
substituer à un arrêt-maladie un autre type
d’absence comme une
RTT ou une autorisation d’absence par exemple.
L’effet
le plus net du jour de carence est visible pour ce qui concerne la
hausse des absences longues : « La
prévalence des
absences d’une semaine à trois mois a
augmenté (…) pendant la
période d’application du jour de carence et
diminué après sa
suppression ». Pour l’INSEE, le
coût fixe du jour de carence
incite à prolonger l’arrêt de travail
jusqu’à la guérison
plutôt que de risquer une rechute pénalisante.
Ensuite, le ressenti
négatif de cette mesure chez des agents malades et mis
à
contribution les déculpabilise et peut les inciter
à prolonger cet
arrêt.
Le dernier élément important relève du
« présentéisme »
accru au risque de dégrader encore la
santé des salariés de la FP : ceux qui
connaissent un problème
de santé hésitent à
s’arrêter de travailler pour se soigner. Et
cela les mène à devoir prendre des
congés plus longs.
Comme
on peut le voir, l’efficacité gestionnaire du jour
de carence
n’est absolument pas avérée. Pour
autant, cette aberration
économique reste rentable politiquement pour ce gouvernement
converti à la rhétorique libérale qui
a tout intérêt à
installer pour l’opinion un bruit de fond anti-fonctionnaire.
Le
procédé est connu, faisons en sorte que personne
ne soit dupe de la
supercherie !