Rapport de la cour des comptes Stop aux attaques contre les droits des personnels !
Les enseignant-e-s, ces fainéant-e-s !
La
Cour des comptes est un gestionnaire scrupuleux. Dans une
société
où l’obsession de la réduction de la
dépense publique et de
l’austérité a été
érigée en règle absolue, cette
institution
prend des allures de grand oracle. Dernière
révélation en date :
la gestion des enseignant-e-s est mauvaise. Que dit le rapport ?
■
Que le précédent gouvernement, trop
occupé à faire pleuvoir les
cadeaux sur l’Éducation Nationale n’a
pas assorti ses mesures de
« contreparties dans les conditions d’exercice du
métier
d’enseignant ». Comme par exemple... augmenter le
temps de travail
(oui c’est bien connu les profs ne travaillent pas assez).
■ Qu’il faut annualiser le temps de travail (toujours dans l’idée de faire travailler plus les enseignant-e-s),
■ Qu’il faut renforcer les pouvoirs des chef-fe-s d’établissement (qui sont déjà considérables),
■ Qu’il faut développer la bivalence (l’enseignement de plusieurs disciplines),
■ Qu’il faut développer encore davantage le recrutement sur postes à profil (générateur de concurrence entre les personnels et d’injustices)...
Une offensive idéologique
Ainsi,
sous couvert de propositions neutres, c’est bien une
offensive
idéologique que mènent la Cour des comptes et le
gouvernement. Elle
part de plusieurs postulats inacceptables : les enseignant-e-s sont
des fainéant-e-s, ne travaillent pas assez,
coûtent trop cher...
Par conséquent tout cela serait mieux
géré si on appliquait les
méthodes de management du privé.
Les mesures proposées par
la Cour des comptes ne répondent en aucun cas aux besoins
des élèves
ou à l’impératif
d’amélioration de la qualité du service
public d’éducation. Elles répondent
à des objectifs de
rentabilité, d’économies,
d’adaptation au modèle de gestion
des personnels (rebaptisés « ressources humaines
») du privé et
de mise au pas du monde enseignant.
Des changements, il en faut... mais pas ceux là !
Malgré
nos critiques nous avons au moins un point d’accord avec la
Cour
des comptes : la gestion des personnels enseignants par le
ministère
est mauvaise.
La
situation est catastrophique :
-
gel des créations de postes (malgré la hausse du nombre d’élèves),
-
sureffectifs dans les classes,
-
conditions de travail dégradées,
-
gel du point d'indice et baisse du pouvoir d'achat,
-
mauvais fonctionnement des CHSCT,
-
absence de médecine du travail...
À l’inverse, nous revendiquons des créations de postes à hauteur des besoins, des effectifs réduits dans les classes, une augmentation des salaires, des moyens pour le fonctionnement des CHSCT et la création d’une véritable médecine du travail dans l’Éducation Nationale.
Ainsi, au lieu de taper une fois de plus sur les personnels enseignants, la Cour des comptes ferait bien de se demander quel est le coût pour la société d’une école inégalitaire, à deux vitesses, quel est le coût du mal-être des personnels, de la souffrance au travail...