Motion sur les Assises de la maternelle

Motion d’actualité du 8e congrès de la fédération des syndicats SUD éducation samedi 31 mars 2018
Cette
semaine avaient lieu à Paris les Assises de la maternelle,
organisées par Jean-Michel Blanquer pour les cadres de
l’Education
nationale, chargé-e-s ensuite de prêcher la bonne
parole auprès
des personnels. Une seule professeure des écoles y
était conviée,
parmi 400 invité-e-s.
Ce mardi 27 mars, venu inaugurer ces Assises, Emmanuel Macron a annoncé l’instruction obligatoire à partir de 3 ans dès la rentrée 2019 au lieu de 6 ans actuellement, mesure en soi socialement intéressante.
Cependant,
pour SUD éducation, c’est un cadeau de plus
à l’école
privée.
En effet, depuis 1959 et la loi Debré, les
communes ont obligation de financer les écoles sous contrat.
Désormais, ces communes seront tenues de verser aux
écoles
maternelles privées, qui passeront elles aussi sous contrat,
le même
forfait par enfant pour les frais de fonctionnement que dans le
public.
De plus, dans les communes qui ne peuvent déjà pas accueillir les enfants de 3 ans faute de locaux disponibles (problème aggravé par la création des CP à 12), les deux conséquences possibles sont soit une inflation du nombre d’élèves par classe, soit l’ouverture de classes dans le privé.
Cette
mise en concurrence fragilise encore plus le service public
d’éducation.
Pour le président Macron la maternelle
serait le « lieu de constitution de la
sécurité émotionnelle
et de l’épanouissement
affectif »... Mais aucune annonce sur
les réductions d’effectifs par classe, aucune
annonce de moyens
supplémentaires ni de créations de postes. Le
risque de
récupération des moyens jusque là
alloués aux toutes petites
sections paraît désormais évident.
Dans le discours ressurgit aussi cette « égalité des chances » que SUD Éducation a toujours dénoncée. Qui peut encore croire à cette formule en 2018 ? C’est l’égalité des droits que nous défendons.
Concernant les ATSEM, l’annonce de mieux les former ne peut être qu’une bonne nouvelle, sauf qu’aucun moyen n’est encore une fois assuré. L’élargissement de leurs missions fait craindre une flexibilité accrue et une surcharge de travail pour ces personnels, dans le même temps qu’un glissement des postes de PE de la maternelle vers l’élémentaire se profile. De plus, une « certification d’enseignement en maternelle » pour les PE annonce une spécialisation entre enseignant-e-s de maternelle et d’élémentaire.
Encore une réforme annoncée sans moyens, mais qui met insidieusement en place la territorialisation de l’école maternelle.