Tous ensemble pour la défense des services publics : Manif 22 mai à Rodez ! 12.00 : Pique-nique au mail de Bourran, Rodez - 14.30 : départ en manif vers le Centre-ville

Sélection, inégalités territoriales, tri social, précarisation, casse des statuts, voilà les maîtres mots de la politique gouvernementale. à l’image des cheminot-e-s et du service public ferroviaire, l’éducation nationale et ses personnels sont durement attaqué-e-s. Notre réponse doit être à la hauteur des enjeux car c’est la notion même de service public qui est menacée.
Egalité, justice sociale, démocratie : il y a des principes qui deviennent des lieux dans lesquels est ancré le progrès. C’est ce qu’incarne plus que tout l’école publique. Aujourd’hui, plus que jamais, ces lieux sont attaqués. Alors de la maternelle à l’université, rassemblons-nous, convergeons avec les luttes en cours pour le bien commun. Organisons des zones à défendre, remettons le progrès social au goût du jour !
1er degré
Précarité renforcée
L’éducation
nationale, première utilisatrice des contrats
aidés est loin d’être
épargnée par leur disparition. Pour pallier ce
manque, le ministre
de l’éducation a annoncé
« une montée en
charge »
des Services Civiques qui ne dépendent pas du Code du
Travail et
perçoivent une
« indemnité » de moins
de 600 euros
par mois. Contrairement à leurs objectifs initiaux, les
Services
Civiques sont amené-e-s à effectuer des missions
qui relèvent
d’emplois statutaires.
On observe que la création des CP à 12
élèves dans les REP+ à moyens
constants a amputé le nombre de
remplaçant-e-s qui ont été
redéployé-e-s sur des postes en
écoles. Pour faire face à ce manque de
personnels, le recrutement
de contractuel-le-s a été
généralisé. Cette situation
scandaleuse pour ces collègues peu ou pas
formé-e-s est également
dangereuse pour les titulaires. Le recours massif aux
contractue-lle-s et la diminution des postes aux concours
s’inscrivent dans la volonté de
dé-fonctionnarisation de
l’éducation nationale.
Postes supprimés, fermetures de classes assurées
En effet, pour fournir les enseignant-e-s nécessaires dans les classes à 12 élèves, dans de nombreux départements, ce sont des titulaires brigades (remplaçant-e-s dans le premier degré qui sont pourtant déjà en nombre notoirement insuffisant) et des PDMQDC (plus de maîtres que de classes) qui seront déplacé-e-s. Leurs postes seront supprimés pour la plupart. Le nombre de poste au concours apparaît insuffisant, car l’augmentation est bien trop faible pour couvrir les besoins d’ouvertures de ces postes. Le ministère ne se donne pas les moyens de sa politique. La conséquence : des fermetures de classes. Les classes de Très Petites Sections sont largement concernées en contradiction avec les politiques annoncées pour la maternelle. Mais aussi l’augmentation du nombre d’élèves par classe dans toutes les écoles qui se situent hors ZEP ainsi que la multiplication des classes multi niveaux ( non choisis) à effectifs pléthoriques dans les écoles rurales.
école maternelle au privé ?
Les annonces du passage de l’instruction obligatoire de 6 à 3 ans, entérine une situation de scolarisation quasi-généralisée. Mais en l’absence de moyens supplémentaires c’est le privé sous contrat qui devra assurer ce service avec le financement des municipalités. A cause des inégalités financières et sociales qui existent entre les communes, c’est une école maternelle multi-vitesse et inégalitaire qui risque de se mettre en place et l’enseignement privé qui va en bénéficier.
Lycée
Dégradations des conditions d’études et de travail
Le
ministère de l’EN, vient de communiquer les
projets de textes
concernant les réformes concomitantes du lycée et
du bac. Les
informations sont encore un peu vagues à ce jour :
le ministère
arrête la répartition des horaires des
enseignements au lycée mais
sans préciser ce que contiendront ces enseignements et
notamment
ceux de spécialités dont les intitulés
révèlent des disciplines
qui pour l’heure n’existent pas, ou des
associations
disciplinaires dont l’organisation et les
répartitions horaires
demeurent inconnues. Le ministère maintient le flou et
à dessein,
car ces nouvelles spécialités et disciplines
impacteront les
postes, les horaires et conditions de travail des enseignant-e-s.
L’estimation pour la seule première
année de mise en place est
entre 5 et 10 000 suppressions de poste. De plus, la question des
effectifs n’est pas réglée. Les classes
seront globalement plus
chargées (puisque sans filière), sauf pour une
partie des
enseignements de spécialités et options. Les
seuils des effectifs
par classe seront donc toujours à 36
élèves.
Sélections
et inégalités territoriales
Une
plus grande autonomie est donnée aux
établissements dans la gestion
de la marge horaire, ce volume d’heures données en
plus aux
établissements. Actuellement ces heures sont
destinées à des
dédoublements et des cours en groupe à effectif
réduit. Dans les
nouveaux textes, leur usage n’est plus défini. La
proposition de
ventilation est dévolue au conseil pédagogique,
ce qui renforcera
le pouvoir des hiérarchies intermédiaires.
La disparition des
filières et l’autonomie des
établissements vont de fait entraîner
la disparition de la carte scolaire et donc permettre aux chefs
d’établissement de choisir les
élèves. C’est la mise en place
de la concurrence entre les lycées et
l’aggravation des inégalités
territoriales.
Enfin, le ministère en profite, pour non
seulement diminuer le volume d’heures consacrées
à
l’accompagnement personnalisé (54h annuelles en
seconde et 1h30
hebdomadaire en première et terminale) en les amalgamant
à ce qu’il
nomme de « l’éducation
à l’orientation », mais
également entériner la disparition de
l’orientation scolaire et
sa fusion avec l’orientation et la disparition des CIO, en
prévoyant la possibilité de faire appel
à des organismes
extérieurs pour les heures
« d’éducation à
l’orientation », de fait
entraîner la disparition de la
carte scolaire et donc permettre aux chef-fe-s
d’établissement de
choisir les élèves. C’est la mise en
place de la concurrence
entre les lycées et l’aggravation des
inégalités territoriales.
Réforme de l’enseignement professionnel
Dans le même temps, Jean-Michel Blanquer enclenche une réforme de la voie professionnelle, distincte de celle du bac et du lycée. Complètement dépendante de celle menée par Pénicaud sur l’apprentissage et la formation professionnelle, elle porte un rude coup à l’enseignement professionnel scolaire. Claironner partout vouloir faire des « Harvard du professionnel » c’est bien. Mais dans la réalité la plupart des DHG de SEP et LP sont ponctionnées dès cette année et on nous promet une place accrue du patronat dans le choix des formations et la rédaction des référentiels, la casse du cadre national des diplômes, la mise en danger du statut de PLP et la transformation de la voie pro en sas de l’apprentissage.
Université
Sélection à l’université
Dans
le supérieur, la mobilisation contre la loi relative
à
l’orientation et la réussite des
étudiant-e-s (ORE) s’étend.
Dans un contexte marqué par des violences
intolérables contre les
étudiant-e-s mobilisé-e-s, une quinzaine
d’universités sont
désormais occupées ou bloquées. SUD
éducation s’oppose depuis
l’automne à cette loi et demande son
abrogation pour les
raisons suivantes :
> La
possibilité de la sélection à
l’entrée de
l’université : au
prétexte d’une meilleure orientation, la loi donne
la possibilité
à
chaque université de créer des attendus locaux,
mettant fin
au baccalauréat comme diplôme garantissant
l’accès à
l’enseignement supérieur.
> L’usine
à gaz Parcoursup :
la formulation de 10 vœux non
hiérarchisés et le refus du
gouvernement d’autoriser les classements ex-aequo contribuent
à
faire de Parcoursup un outil injuste et inutilisable. Dans les
filières en tension, il sera humainement impossible
d’examiner les
vœux des élèves (plusieurs milliers de
dossiers souvent) et des
algorithmes vont être mis en place pour le faire.
Frédérique Vidal
ment donc éhontément quand elle
déclare que les lettres des élèves
seront lues par les équipes pédagogiques.
Plusieurs collègues ont
ainsi déjà annoncé qu’ils et
elles refuseraient de classer les
demandes dans Parcoursup et réfléchissent aux
moyens de contourner
le système.
Fin
du cadre national des diplômes
La
Licence sera désormais délivrée si
l’étudiant-e obtient 180
crédits, pouvant être obtenus sur une
période de 2 à 4 ans, dans
une optique de « personnalisation des
parcours ».
L’étudiant-e s’inscrit ainsi
à l’UE et non plus à
l’année
ou au semestre, impliquant une grande maîtrise du dispositif
de
formation. Ce mode d’inscription impliquerait la fin de la
compensation entre UE dans le cadre d’un semestre et entre
semestres dans le cadre de l’année.
Loin d’être une simple
réforme technique d’APB, la loi ORE est le cheval
de Troie d’une
offensive de grande ampleur contre le service public de
l’enseignement supérieur, quasi-gratuit et ouvert
à toutes et
tous. Par exemple, l’université de Nice proposera
dès la rentrée
prochaine des diplômes d’établissement
(locaux) de niveau master…
avec des droits d’inscription de 4000 euros ! Il
faut donc
soutenir les étudiant-e-s mobilisé-e-s qui
combattent la loi ORE et
inciter les collègues à refuser sa mise en
œuvre !
On se mobilise !
12.00 : pique-nique au mail de Bourran, Rodez
14.30 : départ de la manif vers le Centre-ville.